Moninelle et cie

Luna revient à Naples, un peu forcée, parce que son père est gravement malade. Elle avait tout quitté pour Milan et elle avait coupé tout contact avec son père au passé trouble...Rien de Naples ne lui avait manqué!...Tout l'agresse  lorsqu'elle descend de l'avion!...

Mais lorsqu'elle se rend à l'hôpital, elle "ressent quelque chose de douloureux en plein milieu de la poitrine". Elle, qui croit, ne plus rien avoir "à foutre" de son père est surprise des réactions de son corps.

Son oncle, qui l'a avertie de la maladie de son père, l'emmène, un peu contre son gré dans la maison paternelle où l'attend sa cousine Gina avec qui elle a passé toute son enfance. Bien que 7 ans se soient passés, c'est comme si rien n'avait changé pour Gina...et pourtant Luna avait abandonné  Gina et laissé tous ses souvenirs. 

Elle fait connaissance avec Philomena, un chat, pas toujours sympathique qui partage sa vie entre l'appartement du père de Luna et sa voisine du dessus Philomène...

Ses amies milanaises la soutiennent quoiqu'il advienne et communiquent beaucoup avec Luna.

Petit à petit, Luna recommence à admirer le Vésuve, apprécier la trépidation des rues napoloitaines, aimer les habitants souriants et intrusifs...

Elle rend visite à son père à l'hôpital...et au fil des jours, elle s'apaise recommence une relation avec lui...

C'est une belle histoire d'amour, de réconciliation familiale...mais aussi un beau voyage à Naples...On aurait presque envie d'y partir tout de suite et de prendre le roman comme guide touristique.

De nationalité allemande, Jörg Bong écrit des romans policiers sous le pseudonyme de Jean-Luc BANNALEC. Les romans se passent tous en Bretagne avec pour héros est le commissaire Georges DUPIN, muté de Paris en Bretagne par mesure disciplinaire.

Le commissaire Dupin a quitté sa base de Cocarneau pour participer à « un séminaire unique en son genre » qui se tient à l’Ecole nationale de police de Saint-Malo. Chaque préfet des quatre départements de Bretagne a choisi un commissaire pour participer avec lui à ce projet innovant. Sa durée est de quatre jours, mais seul l’itinéraire gastronomique intéresse Dupin. Le premier jour, il a profité de la pause de midi pour visiter le marché de Saint-Servan.  Il est alors témoin d’un meurtre : devant ses yeux, Lucille Trouin, cheffe montante  assassine sa sœur, Blanche, cheffe reconnue. La rivalité entre ces deux sœurs étoilées est connue dans la ville. L’enquête est alors confiée aux commissaires réunis pour la formation. C’est le moment de travailler en équipe.

Alors que la coupable est en garde à vue, d’autres crimes sont commis. Tous semblent liés à l’affaire de départ. En explorant le passé de la victime et de sa meurtrière, les sujets de conflit se révèlent nombreux: livre de recettes laissé par leur pères et qui semble introuvable, le chef de cuisine de Lucille débauché par Blanche, de mauvais investissements rélisés par Lucille, etc...

Chaque commissaire, avec sa méthode mène l'enquête. En ce qui concerne le commissaire Dupin, il aime interroger les suspects, ainsi que les témoins et étudier leurs réactions. Son abord sympathique favorise les confidences, d’autant plus qu’il aime mêler l’utile à l’agréable. Tout en menant l' enquête il prend  plaisir à découvrir la gastronomie, les paysages et l’histoire des lieux où il opère: il sillonne la Côte d'Emeraude, des Sables d'Or à Cancale, avec une incursion aux bords de la Rance à St-Suliac, sans oublier les bonnes tables et les chouettes bistrots. A travers lui, le patrimoine breton est exploré et mis en avant. Il est en  totale immersion dans les plaisirs de la région qui le fascinent. Il partage ses pensées et ses découvertes. Il travaille à l’ancienne ; il s’appuie peu sur les méthodes modernes d’investigation, préférant l’humain à la science.

Pour être plus crédible, l'auteur  va jusqu'à rencontrer des personnages ou des lieux qui ne sont pas de la fiction: Hugo Roellinger, la Maison du Beurre, etc...

Les enquêtes du commissaire Dupin ont fait l'objet de séries télévisées aussi bien en France qu'à l'étranger. C'est un mélnge d'investigation et de tourisme: peu de suspense, pas de sang...l'auteur décrit très bien les lieux où se passe l'intrigue et donne même envie de faire une escapade dans ces lieux. 

Il existe même des voyages organisés sur les traces du commissaire Dupin

Un roman rempli de tendresse et d'empathie....

Un soir, Roger et Joseph, 2 amis d'enfance, s'arrêtent sur une aire d'autoroute et s'installent à l'arrière de leur vieux Volvo F89 pour casser la croûte.....Roger, dans une première vie, faisait sauter les fourgons blindés....Joseph, autrefois, vivait à Paris dans les beaux quartiers...Les 2 amis, cabossés, se sont retrouvés et s'aident mutuellement....Alors qu'ils sont à manger, une voiture s'arrête et laisse derrière elle un panier en osier. Roger, de nature imposante, s'approche et découvre dans ce panier...un bébé....Que faire?

Roger veut emmener ce marmot dans une maternité...mais Joseph, dans son coin, careese le duvet du petit et dit "Et si on le gardait?"

Mais les 2 amis, vivent dans une maison forestière sans aucun confort...Comment accueillir un bébé? Comment s'en occuper, dans cette nature rustique tout en continuant les travaux forestiers? Et surtout comment le garder en toute légalité?

Petit à petit, ils s'habituent à leur rôle de "nounou"....fabrique des couches avec des vieux t-shirts, préparent les biberons, cuisinent de bons petits plats avec les légumes de leus jardins. Le bébé, baptisé, Moïse, pousse comme un petit champignon.

Mais le passé n'est pas mort...et un ancien chef de bande rôde autour de Roger pour prendre sa revanche...

Pour protéger Moïse, les 2 amis devront compter sur leur entourage: Julie, la fille de Roger, et Karim, son amoureux, médecins tous les 2; Karl Max, le psy des cabossés; l'Indien, boulanger autoproclamé d'un village autogéré; Muguette, malmenée par la vie et dont Roger est secrètement amoureux.

Dans ce roman, Jacky Durand met en scène des héros attachants au grand coeur qui découvre le pouvoir de l'amitié, la paternité. Ce roman est joyeux, optimiste et rend hommage à la nature et aux sentiments

Odette a 80 ans. Elle était costumière de théâtre et tous les vendredis, elle passe la journée au terminal 2 de Roissy... Elle rêve de destinations exotiques et  de voyages...et le soir, elle rentre bien sagement dans son appartement du 19é arrondissement.

C'est sa routine depuis plusieurs années...

Mais un soir, son ami et chauffeur habituel, Maurice, revient de Roissy dans son taxi jaune sans Odette...elle a disparu....Sa petite-fille, Marie-Soleil, employée de pompes funèbres, et Maurice ne peuvent pas imaginer qu"elle ait pris l'avion dont elle a une peur bleue...Avec Ludovic, un flic mis au placard par sa hiérarchie, ils se lancent sur la piste de la vieille dame....

Après avoir trouvé de vieilles photos dans la doublure d'un manteau, les 3 enquêteurs décident de rencontrer, l'ancienne gardienne de l'immeuble où vit Odette... elles semblent se connaître et même, elles semblent avoit été amies dans leur jeunesse....

Elles leur raconte alors, ce qu'elles ont vécu pendant la guerre et sous l'oeil ébahi de Marie-Soleil, se dessine une histoire familiale, sur fond d'occupation et de génocide arménien.

Isabelle Artus nous offre un roman haletant, amusant, riche en émotion...Elle nous offre un dénouement à la hauteur de nos attentes

Paul Renoir est un chef étoilé, consacré "Meilleur chef du monde", installé à Annecy...Au lendemain de cette consécration, il se suicide avec une arme à feu...au milieu d'un documentaire qu'il tourne pour Netflix.

Ce suicide est un tsunami dans le monde de la cuisine.

Dans certains chapitres, Paul Renoir se raconte: comment il est arrivé à la consécration suprême.

D'autres chapitres sont consacrés au fonctionnement d'une brigade de cuisine

D'autres enfin, c'est la sucession de Paul Renoir: sa famille, ses élèves, sa brigade mais aussi tout le milieu de la cuisine avec son sexisme, ses turpitudes, etc....

On y retrouve les figures de ce milieu: le mère Brazier (1ère femme a avoir obtenu 3 étoiles au Michelin), Paul Bocuse.

C'est une réflexion sur le prix du succès et la valeur du travail.

"Publier le roman-fleuve de Margaret Mitchell était déjà une gageure, mais faire "D'autant en emporte le vent" était une pure folie"

Le livre commence par la découverte de quelques personnages;

- David O.Seiznick, jeune adolescent, ambitieux, intelligent, prêt à tout pour avoir la puissance.

- Vivien Leigh, petite fille de 4 ans qui fait sa première représentation publique

- Hattie McDaniel, jeune actrice noire qui se bat pour vivre de son métier à Denver mais qui en demande plus.

La première partie du livre raconte l'incroyable succès du roman, sa découverte par quelques producteurs, la bataille pour l'achat des droits, la folie de quelques sommités hollywodiennes pour lier des acteurs ou actrices à leur production

La seconde partie du livre est la préparation du film qui fut très compliquée et rocambolesque. On apprend les liens qui unissaient certains protagonistes: Clark Gabble et Hattie McDaniel; on découvre Selznick, producteur ambitieux à la morale plus que douteuse, la longue quête pour trouver une SCARLETT. Certaines jeunes femmes ont payé très cher leur envie d'être choisie. 

La vie de Clark Gabble et Vivien LAIGH, c'est adultère, relations non consenties, etc...Avec Hattie McDaniel, c'est le racisme, les relatrions compliquées entre blancs et noirs.

Le tournage du film fut aussi très compliqué: le budget a explosé, le scénario changeait en permanence...

Finalement, le film a été un énorme succès récompensé aux Oscars

Ce livre raconte les coulisses du film, avec des chapitres courts et rythmés. L'auteur nous fait revivre l'âge d'or de Hollywood.

Le livre "Autant en emporte le vent" était une saga, mais l'histoire du film est également une saga

Tout père ou mère débordé par son travail, accroché à son téléphone devrait lire ce livre...leur vie s'en trouverait peut-être changée!

C'est le 1er roman de Julien SANDREL.... Il y est allé un peu fort: raconter ce qui se passe durant le 1er mois de coma du jeune Louis, 12 ans. Sa mère (working woman) est bouleversée après l'accident de son fils, elle se culpabilise de n'avoir pas pris le temps de l'écouter, de ne pas lui avoir dit combien elle l'aimait, de ne pas lui avoir révélé le nom de son père, etc...

Et elle a une idée formidable...Après avoir trouvé un carnet où Louis avait noté tout ce qu'il avait envie de faire, elle décide qu'elle va réaliser tous les rêves de son fils, même les plus fous...et on assiste à des scènes décalées, drôles, poignantes, tristes mais pas plombantes...Elle raconte ses aventures à Louis et peut-être que ça l'aidera à revenir....Et s'il doit mourir dans 4 semaines, il aura réaliser ses rêves au travers de sa mère...Mais c'est pas facile de vivre des rêves d'ado quand on a 40 ans...

Ce livre est une leçon d'optimisme et de volonté. Il est plein de vitalité, ce qui est paradoxal entre un gamin dans le coma et sa mère qui n'a pas d'autre vie que son boulot!...

C'est une lecture pleine d'émotions, pas larmoyante avec des personnages auxquels on s'attache.

Ce roman est une friandise, parfois un peu acide, qui se lit d'une traite

On ne présente plus Agnès Martin-Lugand.... J'ai eu le plaisir de la rencontrer au Salon du livre de Quiberon...

Dans ce roman "Une évidence", l'auteur nous décrit le parcours de Reine qui mène une vie heureuse entre son fils de 17 ans, qu'elle élève seule, et un travail passionnant... Est-elle vraiment heureuse? Elle a construit sa vie sur un mensonge qui la mine depuis la naissance de son fils... Sa famille, son ami et collègue Paul l'ont incitée à se libérer, mais elle a été tellement blessée qu'elle ne veut rien entendre...

Un hasard, peut-être un peu aidé, va la mettre devant "son secret"...Comment réussira-t-elle à révéler ce qu'elle a toujours caché, en préservant son fils?

Agnès Martin-Lugand dépeint très bien ses personnages: on a l'impression qu'elle vit avec eux...Elle sait faire passer les émotions.

Un très bon moment de lecture

C'est un roman de Lorraine FOUCHET, qui se déguste, bien installé dans son canapé et "on est là pour personne".

Une lectrice avait demandé à  Lorraine FOUCHET de dédicacer 50 exemplaires d'un de ses romans, pour les offrir à, chaque invité de son mariage. Comment ne pas en faire un roman?

Elle a écrit ce roman pendant le confinement, et comme elle ne pouvait pas aller dans son île préférée: GROIX, elle s'est télétransportée en pensée et avec sa plume. 

Elle devient elle-même un personnage du roman sous le nom de PRUNE....

PRUNE est invitée au mariage de Fleur et Merlin, à l'île de Groix,  après avoir dédicacé les livres destinés aux invités. Un drame l'a éloignée de cette île 18 ans plus tôt.

Amour, amitié, c'est le sujet du roman...du piquant propre aux retrouvailles familiales...des secrets et des malentendus....

Prune ne sera pas que spectatrice, elle va en profiter pour exorciser ses vieux démons.

Si l'action se déroule à Groix, le lecteur fera une petite escapade dans un charmant coin de la région parisienne et rêvera de la Nouvelle-Zélande.

La tempête fait rage au propre comme au figuré...les invités devront rester sur l'île et se supporter: pas facile sur un territoire de 8kms sur 4kms...Il sera question de solitude, de liberté, de différences d'âge et surtout...de beaucoup d'amour.

Il y a des moments dramatiques, des moments plein d'humour...des passages où on rit, d'autres où on est ému...

Et comme d'habitude une play-list et quelques recettes de cuisine

Un très bon moment de lecture!

J'ai retrouvé avec plaisir la famille Crawley au cinéma dans le film "Downton Abbey 2: une nouvelle ère?" qui termine la saga.

Le film commence par le mariage de Tom Branson, veuf de Sybil, avec Lucy. Toute la famille, ainsi que le personnel du château assiste à cet évènement. 

Un réalisateur contacte la famille Crawley pour tourner un film dans le château. Bien que réticent, Lord Crawley, poussé par sa fille Marie, accepte et, le chèque leur permettra de sauver la toiture du château.

Au même moment,  Lady Violet Crawley apprend qu'elle hérite d'une villa dans le Sud de la France. La villa est celle de Mr de Montmirail, un noble français qui a rencontré Lady Violet pendant une semaine en 1864. Que s'est-il passé entre Mr de Montmirail et Lady Violet?

On retrouve les liens forts qui unissent les membres de la famille Crawley, ainsi que les liens avec leur personnel.

Cette noblesse anglaise, avance avec le siècle en acceptant le tournage d'un film à l'intérieur de son domaine: c'est le début des films parlant. Ce tournage chamboule le quotidien millimétré du château.

Il y a de l'humour, de l'émotion... et le plaisir de retrouver tous les personnages qui bien qu'ayant pris quelques années sont fidèles à eux-mêmes.

Bref, c'est un bon moment...à condition d'aimer ce genre de saga.